Des centaines de milliers de préservatifs sont distribués aux athlètes lors des Jeux olympiques. Mais combien sont réellement utilisés ?
Les gens sont curieux pour un certain nombre de raisons. Tout d’abord, les athlètes olympiques sont censés se concentrer sur leur sport, et non sur le sexe.
De nombreux entraîneurs demandent aux athlètes de ne pas avoir de relations sexuelles, voire d’éviter toute relation amoureuse, car leur énergie doit être réservée à la compétition.
Cependant, des recherches empiriques suggèrent que le sexe et les relations amoureuses améliorent les performances plutôt qu’elles ne les diminuent. Les entraîneurs pourraient donc être amenés à revoir ce conseil.
Mais les gens sont surtout curieux parce que l’idée de voir 10 000 athlètes de classe mondiale s’envoyer en l’air est tout sauf ennuyeuse.
Le village olympique offre un contexte idéal pour l’éclosion de la romance. Les psychologues sociaux savent que la similitude et la proximité favorisent l’attirance.
Le village accueille un grand nombre de célibataires qui se ressemblent en raison de leurs qualités athlétiques, de leur jeunesse et de leur mode de vie, et qui vivent tous dans des quartiers extrêmement proches les uns des autres.
L’intensité des Jeux, potentiellement associée aux ordres de certains entraîneurs d’éviter les relations sexuelles, crée un environnement sous pression qui a besoin d’être libéré, en particulier après la fin des compétitions prévues pour chaque athlète.
Pour découvrir la vérité, un assistant de recherche et moi-même avons assisté aux Jeux et interrogé des athlètes olympiques de différents pays et sports.
Parmi les athlètes interrogés, seuls 10 % ont admis avoir eu des contacts sexuels avec d’autres athlètes.
Les raisons invoquées pour ne pas favoriser les relations amoureuses sont les suivantes : être déjà marié ou avoir une relation sérieuse avec quelqu’un, ne pas avoir assez de temps libre et être trop concentré sur son sport.
Dix pour cent supplémentaires ont admis qu’ils souhaitaient avoir des contacts sexuels, mais qu’ils estimaient que leur profil élevé les en empêchait.
Comme l’a dit un athlète, « je suis connu et les gens font attention à mes actions ».
Un autre a déclaré : « Je vois les mêmes personnes à différents événements et elles me connaissent, moi et ma femme, donc ce type de comportement est impossible. »
À ceux qui ont noué des relations amoureuses lors des Jeux, j’ai demandé ce qui avait suscité leur intérêt pour un partenaire particulier. Ils ont cité des qualités telles que l’attirance physique, un contact visuel prolongé et une plus grande exposition à une personne en particulier.
En plus de nos entretiens, nous disposions d’un informateur confidentiel travaillant au village et ayant des contacts réguliers avec les athlètes, qui nous a fourni des informations précieuses sur l’établissement de ces liens.
La plupart des athlètes arrivent deux semaines avant les Jeux et ont donc tout le temps d’interagir dans les espaces communs tels que le réfectoire principal, a expliqué l’informateur.
Et si les athlètes ont tendance à ne pas trop se mélanger au début, ils deviennent plus détendus avec le temps, surtout une fois que leurs épreuves sont terminées : « Au fur et à mesure que les Jeux avancent, on voit de plus en plus d’athlètes parler et se tenir la main en public.
Lorsque les employés chargés de la restauration livrent les chambres, ils voient les athlètes ensemble ».
Cependant, des facteurs culturels liés au pays d’origine des athlètes et à leur sport influencent la formation des relations.
Certains athlètes sont soumis à des ordres stricts et leurs normes culturelles les dissuadent de fréquenter des athlètes d’autres pays, voire de les fréquenter tout court.
Nous avons également évalué les liens d’amitié platonique entre les athlètes.
Environ 25 % des athlètes ont indiqué qu’ils n’avaient pas noué de telles relations avec de nouvelles personnes lors des Jeux. Ils ont décrit des obstacles tels que le manque de temps libre, le fait d’être trop concentré sur leur sport et les barrières linguistiques.
Vingt-cinq pour cent ont déclaré avoir noué de nouvelles relations, mais uniquement avec des athlètes de leur propre pays, tandis que 45 % ont déclaré avoir favorisé les relations avec des personnes d’autres pays.
Lorsqu’on leur a demandé ce qui avait facilité ces relations, ils ont décrit des traits de personnalité tels que l’ouverture d’esprit, la chaleur et le bon caractère de leur part et de celle des personnes rencontrées.
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En conclusion, notre étude a montré que la description par les médias de relations sexuelles endémiques aux Jeux était exagérée. Bien qu’il y ait certainement des relations romantiques, les nombreux préservatifs distribués aux Jeux ne seront certainement pas tous utilisés.
Certains seront ramenés chez eux en guise de souvenirs et d’autres seront nécessaires aux nombreux travailleurs du village olympique. Comme l’a dit notre informateur, « n’oubliez pas que les employés s’amusent aussi ! ».
